Anatomie de surface du pied

Lorsque le pied est porté activement en inversion, le tendon du muscle tibial postérieur (m. jambier postérieur) peut être palpé en arrière et en dessous de la malléole médiale, puis au-dessus de la console talaire (sustentaculum tali), jusqu'à son insertion sur la tubérosité de l'os naviculaire. Le tendon du muscle tibial postérieur peut donc servir de guide pour repérer l'os naviculaire. Il est également un repère utile pour rechercher le pouls tibial postérieur (qui peut être perçu à mi-distance entre la malléole médiale et le tendon calcanéen).

La console talaire (L. sustentaculum tali) forme une petite saillie osseuse à une distance approximative de 2 cm sous l'apex de la malléole médiale ; elle se palpe le plus facilement en partant du bas, mais elle est quelque peu masquée par le passage du tendon du muscle long fléchisseur des orteils, qui croise cette console. Du côté latéral, lorsque le pied est en inversion, le bord latéral de la face antérieure du calcanéus est découvert et palpable. Il permet de repérer l'interligne articulaire calcanéo-cuboïdien. En flexion plantaire, c'est la tête du talus qui est dégagée. Elle peut être palpée à la face dorsale de l'extrémité antérieure du calcanéus. Le tendon calcanéen (tendon d'Achille) est facilement palpable à la face postérieure du cou-de-pied et on peut le suivre jusqu'à son insertion sur la tubérosité du calcanéus. Les dépressions situées de part et d'autre du tendon (régions rétro-malléolaires) correspondent à des zones superficielles de l'articulation talo-crurale. Ces dépressions s'effacent lorsqu'il existe un épanchement liquidien au sein de l'articulation.

Les tendons du cou-de-pied peuvent être identifiés de façon satisfaisante à condition que leurs muscles soient contractés. Les tendons des muscles long et court fibulaires (péroniers latéraux) peuvent être repérés et suivis distalement en arrière et en dessous de la malléole latérale puis dans leur trajet antérieur le long du bord latéral du pied. Le tendon du muscle long fibulaire peut être facilement suivi à la palpation jusqu'au niveau de l'os cuboïde, où il disparaît en s'infléchissant vers la plante du pied. Le tendon du muscle court fibulaire peut être aisément suivi jusqu'à son insertion sur la face dorsale de la tubérosité de la base du 5e os métatarsien. Lorsque les orteils sont activement étendus, le petit corps charnu du muscle court extenseur des orteils (m. pédieux) est visible et palpable en avant de la malléole latérale ; il ne doit pas être confondu avec une tuméfaction œdémateuse.

L'articulation métatarso-phalangienne du gros orteil se trouve en avant de la saillie correspondant à la tête du 1er os métatarsien. Cette articulation est sensible et enflée dans la goutte, une maladie métabolique, ainsi que dans l'ostéo-arthrose, une maladie articulaire dégénérative. Une podagre (G. pous, pied + agra, prise) est une crise de goutte douloureuse affectant la 1re articulation métatarsophalangienne. Cette articulation peut aussi être la première qui soit atteinte d'arthrose.

Les tendons à la face antérieure du cou-de-pied sont facilement palpables lorsque le pied est en flexion dorsale ; on peut ainsi repérer du côté médial au côté latéral :

  • Le gros tendon du muscle tibial antérieur (m. jambier antérieur), investi par une gaine synoviale continue dès qu'il se dégage du rétinaculum supérieur des extenseurs ; il peut être suivi jusqu'à son insertion sur le 1er os cunéiforme et sur la base du 1er os métatarsien.
  • Le tendon du muscle long extenseur de l'hallux (m. extenseur propre du gros orteil) est nettement visible lorsque le gros orteil est mobilisé en dorsiflexion contre résistance ; il peut être suivi jusqu'à son insertion sur la base de la phalange distale du gros orteil.
  • Les tendons du muscle long extenseur des orteils (m. extenseur commun des orteils) peuvent être suivis jusqu'à leurs insertions sur les quatre derniers orteils.
  • Le tendon du muscle troisième fibulaire (m. péronier antérieur) peut lui aussi être suivi jusqu'à son insertion sur la base du 5e os métatarsien ; il a peu d'importance et peut parfois être absent.

L'articulation transverse du tarse (articulation médio-tarsienne de Chopart) correspond à une ligne réunissant la face postérieure de la tubérosité de l'os naviculaire (tubercule du scaphoïde) à un point situé à mi-distance entre la malléole latérale et la tubérosité du 5e os métatarsien.