Lésions de la cheville

Parmi les grandes articulations, l'articulation de la cheville est celle qui est le plus fréquemment traumatisée. Les entorses de la cheville (déchirure de fibres ligamentaires) sont les lésions les plus courantes. Il s'agit en général de traumatismes en inversion dans lesquels le pied portant se tord, par ex., lorsqu'un sujet marche ou court sur un sol irrégulier et se tord le pied en inversion. Les entorses du ligament latéral surviennent dans les sports faisant intervenir la course et le saut, notamment dans le basket-ball (70 à 80 % des joueurs ont eu au moins une entorse). Le ligament latéral est fréquemment concerné car il est moins résistant que le ligament médial ; c'est aussi le ligament qui s'oppose à l'inversion au niveau de l'articulation talo-crurale. Le ligament talo-fibulaire antérieur une partie du ligament latéral - est la partie la plus vulnérable et le plus souvent déchirée lors des entorses de la cheville, soit partiellement soit complètement, ce qui provoque une instabilité de la cheville. Le ligament calcanéo-fibulaire peut également être déchiré. Dans les entorses graves, la malléole latérale peut même être fracturée. Les traumatismes par cisaillement entraînent la fracture de la malléole latérale au niveau ou au-dessus de l'articulation talo-crurale. Les fractures par arrachement brisent la malléole en dessous de cette articulation ; dans ce cas, un fragment osseux est entraîné par le ou les ligaments qui s'y attache(nt).

Une fracture-luxation de Pott se produit au niveau de la cheville lorsque le pied est violemment éversé. Cette mobilisation forcée exerce une traction sur le très puissant ligament médial et souvent, elle provoque un arrachement de la malléole médiale. En se déplaçant en direction latérale, le talus brise la malléole latérale ou, plus fréquemment, il provoque une fracture de la fibula au-dessus de la syndesmose tibio-fibulaire. Si le tibia est déporté vers l'avant, le bord postérieur de son extrémité distale se rompt également au contact du talus, produisant alors une « fracture trimalléolaire ». Dans ce type de lésion, la partie postérieure de l'extrémité distale du tibia est assimilée à une malléole.